mardi 6 octobre 2015

[Bosc, Adrien] Constellation

Constellation
D'Adrien Bosc



Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. 
Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend "nécessaire" ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? 

Le Constellation F-BAZN a décollé le 27 octobre 1949 avec à bord 37 passagers et 11 membres d'équipage. Direction les États-Unis. Afin d'effectuer un ravitaillement, l'avion devait faire escale sur une île des Açores. Le problème, c'est que la tour de contrôle perdra son signal et que le lendemain, on découvrira que l'avion s'est écrasé, emportant avec lui tous ceux qui étaient à bord.  
A bord, justement des personnalités telles que Ginette Neveu, la célèbre violoniste, Marcel Cerdan, le célèbre boxeur et amant d'Edith Piaf etc, ainsi que des personnes totalement anonymes qui partait pour raison professionnelle ou familiale en Amérique. 

Dans ce roman fort et puissant, au rythme rapide, Adrien Bosc nous raconte le déroulé du crash entrecoupé, par l'histoire des personnes qui étaient à bord. 
Si au début, les premiers consacrés à l'avion en lui même et à la technique ne m'ont pas emballés, très rapidement il en a été tout autre, lorsque l'auteur nous parle, petit à petit, des passagers et de leurs vies avant le crash. 
Tous les chapitres ne m'ont pas fait le même effet. Certains m'ont plus passionnés que d'autres. Mais, il n'en reste pas moins que j'ai énormément apprécié ce texte, cette histoire et ce qu'en a fait l'auteur. 

J'ai aussi apprécié la plume de l'auteur, travaillée sans être soutenue, mais d'un bon rythme. J'ai littéralement engloutie se roman et je ne regrette aucunement m'a lecture.
J'ai totalement compris et adhérée à l'engouement de la critique face à cette oeuvre. 

Je vous invite à découvrir ce texte, si ce n'est pas déjà fait. 

samedi 3 octobre 2015

[Birgisson, Bergsveinn] La lettre à Helga

La lettre à Helga 
De Bergsveinn Birgisson 



« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.

Je viens de vivre un moment de poésie inoubliable. Un moment intense qui m'a bouleversé sur plusieurs niveaux : émotionnellement par rapport à l'histoire de Bjarni et de ce qu'il nous raconte dans cette longue lettre, que par rapport à l'émotion que j'ai ressentie littéralement parlant face à une plume des plus magnifique et bouleversante. 

Bjarni est un éleveur de mouton dans la campagne islandaise. 
Au soir de sa vie, Bjarni écrit une longue lettre (qui raisonne telle une confession) à Helga son grand amour, sa voisine il fut un temps. Unnur, la femme de ce vieux paysan attaché à sa terre, à son village et à ceux qui y vive, est morte après cinq ans de longue souffrance. Helga quant à elle a perdue son époux il y a un an, d'un cancer. 
De retour dans sa maison, pour des vacances, la fenêtre donnant sur l'ancien jardin d'Helga et de son mari, Bjarni devient nostalgique et décide d'écrire à la femme qu'il a toujours aimé. 

Dès les premières lignes de cette lettre à Helga, j'ai su que j'allais passer un moment magnifique tant la plume, poétique de l'auteur, parlait à mon cœur. En quelques mots, j'ai été conquise par le talent de l'auteur est le reste du récit a confirmé cela.

Avec ce récit, on en apprend davantage sur la vie d'éleveur islandais dans les années 40. On comprend ce qu'était la vie alors, ces enjeux, ses non-dits. Bref, la vie quoi.... On découvre l'Islande, son histoire aussi.
Cette lettre c'est aussi de l'amour à l'état pur : pour une femme, pour une terre... Bjarni oscillera sans cesse entre les deux, jusqu'à sa décision finale.
Alors certes, je n'ai pas compris qu'il renonce à l'amour de sa vie, pour sa terre ! Par amour, je serais prête à tout, à tout quitter, à changer de vie... donc Bjarni m'a semblé pas si amoureux que ça, au final, mais j'ai compris aussi que sa culture, sa vie l'avait forgé différemment de moi, et que même si il avait refusé de suivre Helga, il ne l'avait pas moins aimé pour autant. 

Amour rime avec beauté, émotion mais aussi avec souffrance et, à travers cette lettre, c'est ce que l'auteur, de sa plume splendide, essaye de nous transmettre, de nous faire comprendre. 
Ce livre se déguste comme une gourmandise, il nous émeut aussi et au final, les pages défilent seules, et quand on arrive à la fin, notre coeur à chavirer, est blessé aussi, égratigné. 

L'amour, ce sentiment si merveilleux, si douloureux, dont aucun être vivant ne peut (ni ne veut) se passer est ici chanté avec brio. Mon cœur, mon corps en frissonnaient. Pour rien au monde, je ne voudrais ne plus aimer et ne plus ressentir toutes ces choses qui font que l'on se sent vivement !

Un ouvrage poignant, une plume saisissante, un lettre émouvant. Bref, un coup de coeur ! 

J'ai eu le plaisir de partager cette lecture avec mon amie, ma sœur, Anne Sophie, dont je vous invite à découvrir l'avis en vous rendant là-bas. 



vendredi 2 octobre 2015

[Vann, David] Impurs

Impurs
De David Vann



Été 1985. Dans la vieille demeure familiale, en plein cœur de la Vallée Centrale de Californie, Galen vit seul avec sa mère. Tandis que celle-ci s'attache à faire revivre un passé idéalisé et l'étouffe d’un amour oppressant, le jeune homme tente de trouver refuge dans la méditation.
Son existence et celle de sa mère sont rythmées par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu’ils rendent à sa riche grand-mère dont la mémoire défaille. Mais l'accumulation de rancœurs entre les deux sœurs et l'obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas à les mener au bord de l'explosion.
Une fois que la noirceur de chacun se sera révélée au grand jour, rien ne pourra plus les préserver du pire.

Bon c'est dit, je suis totalement sous le charme de la plume de David Vann et de sa verve, de son imagination. Impurs est le second livre de l'auteur que je lis et, au-delà de son talent, ce que je ressens à la lecture de ses œuvres c'est un malaise, certes, mais un bouleversement dans tout mon être.

Galen à vingt-deux ans, il vit en compagnie de sa mère Susie dans une bâtisse du désert californien. Lui reste par soucis financier, mais sa mère le retiens car elle ne veux pas être seule ; elle garde Galen près d'elle tantôt le considérant comme son fils ou bien comme un homme... Galen lui, essaye tant bien que mal de lutter contre ses pulsions sexuelles.
Entouré seulement de femmes :  sa grand-mère ayant de l'argent, qui perd la tête et qui est internée dans une maison de retraite, sa tante Helen jalouse et très spéciale qui convoite les possessions des autres, sa cousine Jennifer, très sexy mais au cynisme détonnant... il tente d'échapper à tout cela, avec une spiritualité fumeuse, qui franchement, avouons-le n'est pas au top, et qui n'empêchera pas les choses de basculer.

Comme avec ma précédente lecture de l'auteur, je ressors de celle-ci épuisée, au bord de l’écœurement. David Vann côtoie la folie et nous entraîne, avec lui, dans ce qu'il y a de plus noir chez l'être humain. 
Avec David Vann, on comprends que la famille est toxique, que le mal pointe en chaque être et qu'il suffit d'un rien pour plonger totalement dans la folie, le sadisme et l'horreur. 

Galen est un jeune homme pour qui le spiritisme fait entièrement partie de sa vie. Il souhaite atteindre le Nirvana, jusqu'à pousser son corps et son esprit aux limites de l'entendement.
Si le malaise est là dès le début du livre (haine, mépris, jalousie, tensions sexuelles, mensonges et secrets) celui-ci va crescendo, comme il en avait déjà été le cas avec Sukkwan Island. 

Ma lecture fut tendue, émotionnellement et même physiquement. La nausée pointait son nez, le dégoût et la colère aussi. Quand la dernière page fut tournée, je me suis retrouvée exténuée, sans force... J'avais l'impression d'avoir perdue mon illusion et quelques années de ma vie. 
David Vann est un de ces auteurs qui vous bouleverse, qui vous malmène et dont vous n'oublirez jamais les récits qu'il vous offre. 
Avec lui, vous comprenez ce qu'est la réalité de la vie et son horreur, son sadisme. Quand on ressort d'une lecture d'un ouvrage de l'auteur, on a qu'une envie c'est de profiter de la beauté de ce qui vous entoure et de vous jeter dans les bras des êtres qui sauront vous rassurez ! 

Les histoires et la plume de David Vann trouvent échos en moi... ses livres me transforme et efface, à chaque nouvelle lecture, un peu plus l'enfant qui est en moi. 
Je n'ai qu'une envie c'est que vous lisiez ce roman, ou tout autre de l'auteur, que vous vous livriez totalement à lui, afin de vous laissez envahir par sa force et sa noirceur. 
Un coup de coeur, une fois de plus. 

  

jeudi 1 octobre 2015

[Marchal, Eric] Le soleil sous la soie

Le soleil sous la soie
D'Eric Marchal



Duché de Lorraine. En cette fin de XVIIe siècle, le chirurgien ambulant Nicolas Deruet tombe amoureux de Marianne Pajot, accoucheuse à Nancy. Accusé de négligence lors d’une opération où il perd son patient, Nicolas s’engage dans les armées de la coalition qui l’emportent en terre étrangère. Sans oublier Marianne, il mène un rude combat pour faire reconnaître sa profession.

Un roman historique, un gros pavé, des critiques élogieuses, un coup de cœur pour Gérard Collard, de la Librairie La Griffe noire, il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de m'y plonger et surtout de partager cette lecture avec ma meilleure amie, ma sœur, Anne Sophie.

Nous suivons Nicolas Deruet, un chirurgien ambulant en Lorraine, alors indépendante.  Nicolas est un homme ouvert d'esprit et aux pratiques révolutionnaires puisqu'il n'hésite pas à aller à l'encontre de certaines pratiques qu'il trouve déplorables, inutiles voir dangereuses. 
A l'ouverture du roman, Nicolas retourne retrouver son maître apprenti, celui qui lui a tout appris. Nous allons suivre ses pas à travers la Lorraine, mais aussi l'Europe, puisque Nicolas sera exilé un temps....

De peur de trop en dire, je préfère m'arrêter là pour le résumé et en venir directement à ce que j'ai pensé de ma lecture. 
Si celle-ci n'est pas un coup de coeur, il s'en est fallu de peu, j'avoue avoir déguster ce roman avec gourmandise et envie. J'aime l'histoire et j'aime les gros pavés ; donc sur ce compte là, je fus comblée !  J'aime également les belles plumes et les belles histoires ; et là encore mon attente fut satisfaite. La plume d'Eric Marchal est digne d'un Victor Hugo, d'un Guy de Maupassant ou d'un Alexandre Dumas. 
Mais alors, me direz-vous, pourquoi est-ce que ce ne fut pas un coup de cœur ? Pour la simple et bonne raison que cela vient juste de moi ! Et oui, disons que personnellement en ce moment, j'ai des petits tracas et que, avec une si longue lecture et si intense, j'ai parfois décrochée.
Et, comme ma comparse Anne Sophie, le seul reproche véritable que je ferais à l'auteur, c'est de ne pas m'avoir emmené à la Cour de Louis XIV... sinon, tout était parfait ! 

Eric Marchal est un de ces auteurs, rares, qui savent manier la langue de Molière avec autant de dextérité et brio que le ferait les mousquetaires dans un roman de Dumas. 
J'ai d'ors et déjà envie de lire un autre de ces ouvrages et de me délecter encore de son talent ! 

Je ne peux vous conseiller qu'une chose, que vous aimiez ou non l'histoire, c'est de découvrir Eric Marchal car je suis certaine que vous aurez un coup de coeur.

Je vous invite à découvrir l'avis de mon amie, Anne Sophie, par ici


mercredi 23 septembre 2015

[Diblan, Alain] L'histoire hors du commun d'une personne ordinaire

L'histoire hors du commun d'une personne ordinaire
D'Alain Diblan 



Pour fuir en 1871 la répression après la chute de la Commune de Paris, où elle s'était illustrée aux côtés de Louise Michel, Marguerite se retrouve à Londres comme cuisinière. 
Un geste regrettable la conduit à fuir à nouveau. Recherchée, elle sera arrêtée et condamnée. 
Au-delà de l'histoire du destin de cette femme, on découvre la collaboration des polices anglaise et française, les problèmes diplomatiques liés aux formalités d'extradition, la conduite du procès en Angleterre et par-dessus tout le rôle de la presse dans une affaire qui passionna les foules... Toute une époque, déjà loin de nous, mais cependant encore tellement actuelle

Alain Diblan nous offre, avec ce livre, un ouvrage d'une grande richesse et très bien écrit. Je ne vais pas y aller par quatre chemin : ce livre est un coup de coeur ! Ce livre rassemble plusieurs genres littéraires : l'essai historique, la biographie romancée mais aussi un passionnant polar. 
Vous vous imaginez donc bien que ce livre est complet et plus que captivant. 

A travers ce livre, l'auteur nous invite à découvrir la personne de Marguerite Diblanc (ou Dixblanc), une jeune femme belge qui a eu un destin hors du commun. Alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, sa famille et elle quitte la Belgique, la vie étant devenu trop difficile. Ses parents et ses frères et soeurs s'arrête à Verdun, alors qu'elle continue vers la capitale. 
Là, entourée de compatriotes, elle subit la défaite de 1870, contre la Prusse, puis la révolution menant à la création de la Commune de Paris, puis la répression. Cette dernière l'obligera à fuir en Angleterre où finalement elle serait engagée en tant que cuisinière par Madame Riel. Cette française tyrannique avec ses employés et au caractère sanguin, est la maitresse de Lord Lucan. La fille de celle-ci, Julie, est actrice. Le caractère emporté de Marguerite et sa soif de liberté ne supporteront pas longtemps les remontrances et insultes de Madame Riel, sa patronne. Un dimanche, l'impensable se produira : Marguerite tuera sa patronne avant de prendre la fuite pour la France, avec pour projet de partir en Amérique et reconstruire sa vie. 
Mais très vite soupçonnée de ce meurtre, Marguerite recherchée par la police française et Scotland Yard finira par être arrêtée... 

Ce livre est vraiment passionnant, tant pour le côté historique (guerre contre la Prusse, Commune de Paris, répression, relations/traité d'extradition entre la France et l'Angleterre mais aussi l'Angleterre et la Belgique, le déroulement d'une enquête et d'un procès à l'époque...) que pour le côté polar et biographie. 
Marguerite Diblanc est une personne ordinaire (comme le titre nous le dit). Je veux dire par-là qu'elle ressemble à beaucoup de gens de l'époque. Certes elle s'engage très tôt pour défendre ses croyances, n'hésitant pas à monter sur le barricade, mais tout au long de ma lecture je me suis dit "ça aurait pu être moi !". 
Elle a tué, sous le coup de l'émotion, de la colère, à la suite de semaines d'insultes, d'humiliation... Bien sûr que ça ne pardonne pas son geste, mais doit-on la haïr pour ce qu'elle a fait et ignoré tout cela ? Je vous avouerais une chose, je me suis vraiment attachée à Marguerite, qui n'est pas une mauvaise fille. Son destin m'est devenu précieux (non, non, je ne me prends pas pour Gollum)... 
J'ai vécu le procès difficilement car ne parlant que très peu et très mal, voir pas du tout l'anglais, les débats, les accusations n'étaient que peu compréhensible par notre héroïne. A travers l'histoire de Marguerite, Alain Diblan dresse le portrait d'une époque, d'une société en construction... L'enquête policière, le procès, la condamnation ; tout les détails, toutes les erreurs, toutes les bizarreries nous sont dévoilées. 
Ce livre, bien que se lisant comme un roman, est un magnifique et palpitant document sur une société, sur les relations internationales entre plusieurs pays... 

Cet ouvrage passionnera tous ceux qui aiment l'histoire, les polars, le biographie. C'est bien écrit, bien documenté et, je tiens à souligner l'énorme travail de recherche de l'auteur. Vous l'aurez donc compris, je vous conseille vivement la lecture de ce livre et, je tiens à remercier l'auteur, Alain Diblan, mais aussi Janyce des éditions Mon petit éditeur pour cette découverte fort instructive. 

lundi 21 septembre 2015

[Ecrits personnels] La cérémonie de Maître Chat.

Je partage avec vous le premier chapitre d'un texte pour enfant, que j'écris actuellement. 
N'hésitez pas à me donner vos avis, conseils et critiques ; c'est grâce à vous que je pourrais m'améliorer. 

La cérémonie de Maître Chat.
Chapitre I



Le printemps pointait enfin le bout de son nez, après de long mois d’hiver. Les cerisiers étaient en fleurs, le soleil réchauffait chacun et la ville avait pris une belle couleur rose. La nature reprenait enfin vie et le parfum des orchidées embaumait l’air. La ville s’éveillait aux chants des oiseaux et la foule peuplait de nouveau les rues, étroites mais pleine de charme. 

Maître chat, comme à son habitude, ouvrit les yeux alors que le soleil était à peine levé. Il s’étira longuement, ronronnant de plaisir. Il se leva et partie faire sa toilette dans la salle d’eau. La vapeur qui recouvrait le miroir permis à cet honorable chat de ne pas voir son reflet. Cela lui évita de constater son air fatigué suite au carnaval de la veille. Maître chat avait l’habitude de profiter de la fête lors des festivités du printemps. L’atmosphère était des plus joyeuse et lui-même se laissait souvent aller, fêtant ainsi dignement le retour des beaux jours. Mais aujourd’hui il fallait qu’il soit en forme car une journée chargée l’attendait. 
Après avoir enfilé son plus beau costume, brodé de fils d’or, il mit sur sa tête un chapeau couvert de plumes et sortie sur le pas de sa porte. La ville était déjà en ébullition et, une ribambelle d’enfants jouait dans le parc de l’autre côté de la rue. 
Maître chat ferma sa porte à clé et gagna la Place des Souvenirs d’où devait partir le cortège. Aujourd’hui avait lieu la cérémonie du Renouveau où les citoyens allaient enfin rencontrer le Grand Chat, qui prenait la succession de Catzen II. La foule était déjà présente sur la place, manifestant un grand enthousiasme, prête à défiler pour faire honneur au nouveau souverain. 
Maître chat, lui, devait mener l’attelage qui conduirait le Grand Chat de la Place du Souvenir au Palais Royal, de l’autre côté de la ville. Le cheminement à travers les rues ne prendrait que quelques minutes, mais il était de grande importance. 

Quand Minou 1er sortie enfin sur le balcon de la salle des fêtes, tous acclamèrent ce nouveau roi, qui faisait renaître l’espoir dans le cœur de ces milliers de concitoyens. Le temps n’était plus aux larmes, aux cris et la souffrance ; chaque citoyen espérait pouvoir enfin vivre dans la paix et la profusion sans craindre le lendemain. 
Minou 1er, âgé de dix-huit, était le chat de la situation. Tous avaient une confiance aveugle en lui. Le Grand Chat avait été élevé par une famille de condition moyenne et connaissait donc parfaitement les attentes de la communauté. Pour sauver la vie de nombreuses personnes et mettre fin à la barbarie, il n’avait pas hésité à faire un coup d’état, pour renverser Catzen II le tyran. 
Minou 1er s’était conduit de façon admirable, ne faisant pas couler le sang. Catzen II avait été banni du pays, sans violence. L’ère funèbre était aujourd’hui terminée et la joie était de mise. Le mur de la tyrannie était enfin abattue et tous pouvait célébrer le renouveau et le couronnement de Minou 1er. 

Maître chat, dans son costume bleuté, fit monter le Grand Chat et le convoi se mit en route, sous l’acclamation de la foule qui jetait, au passage du souverain, des bouquets d’ancolies, comme le voulait la tradition. 
Arrivé devant le palais, une fois que le Grand Chat eu fait son discours, Maître chat piqua une fleur dans sa boutonnière et repartie, le sourire aux lèvres vers sa demeure, où il pourrait enfin se reposer avant la grande fête du soir et les banquets en l’honneur de Minou 1er.

Texte non libre de droit, protégé par copyright.
Malorie LEDUC - 2015


dimanche 20 septembre 2015

[Bazino, Jak] Zawgyi, l'alchimiste de Birmanie

Zawgyi, l'alchimiste de Birmanie
De Jak Bazino 



En novembre 1885, Mandalay, capitale du royaume de Birmanie, est prise par les Anglais. Maung Aung, garde au palais royal, est le dernier des Aris, une secte ésotérique qui veille sur le secret de la pierre philosophale. Fuyant l’invasion, il disparaît pour retrouver le Zawgyi, l’alchimiste immortel qui provoquera l’avènement d’un roi messianique et du prochain Bouddha. 
En septembre 2007, Éric Tamino arrive en Birmanie au moment de la "Révolution de Safran", une révolte de moines qui entraîne une répression violente. Témoin d’un meurtre, Éric, se met en quête du sens du tatouage qu’il découvre sur la victime. Ses recherches vont le mener d’aventures en dangers, de Yangon à la "Vallée de la mort", sur les traces de Maung Aung. Poursuivi en pleine dictature militaire par des agents voulant s’emparer de la pierre philosophale avant lui, ses péripéties lui feront entrevoir l’amour, la souffrance et la mort, ainsi que le chemin conduisant à l’Illumination. 

En ce moment, j'enchaîne les lectures formidables et inoubliables ! 
Ce roman de Jak Bazino n'échappe pas à la règle ; avec ce roman aussi passionnant qu'enrichissant j'ai passé de très belles heures de littérature et de voyage. L'auteur, grâce à ce roman d'aventure, nous entraîne en Birmanie et nous livre un portrait vif et collant à la réalité de ce pays. Il a parcouru cet état pendant plusieurs année (il y a vécu quatre ans) et a décidé de nous offrir un magnifique livre afin que nous puissions découvrir un pays ensorcelant. 

L'histoire se passe en 2007 en pleine Révolution de Safran. Éric Tamino, que l'on va suivre tout au long du roman se trouve, suite à un meurtre, lancé dans une aventure qui l'emportera sur les chemins de Birmanie, sur les traces de Maung Aung (qui garde au palais royal en 1885), le dernier Aris, une secte ésotérique dont les membres furent persécutés. Nous vivrons à ces côtés une aventure hors du commun et inoubliable qui, nous offrira bien plus qu'un instant d'aventure... 
Jak Bazino a décidé de nous faire découvrir la magnifique Birmanie (et son histoire) en écrivant une fiction plutôt qu'un ouvrage essayiste. Je pense qu'il souhaitait offrir aux lecteurs une connaissance tout en distrayant ces derniers ; pour les marquer encore plus. Et je peux vous assurez que c'est une réussite. 

On apprend beaucoup à travers cette lecture. Je ne connaissais que très peu la Birmanie (à vrai dire, de ce pays je n'avais que les images passées en boucle en 2007 lors de la Révolution de Safran). Mais avec ce roman d'aventure, j'ai découvert un pays d'une grande richesse à l'histoire parfois difficile (mais quel pays n'a pas connu, dans son histoire, de moments difficiles ou affreux) qui offre énormément à qui se penche sur cette nation. 

C'est avec une magnifique plume et un style très prenant que l'auteur a voulu nous faire découvrir un pays, parfois trop laissé de côté, alors qu'il mérite amplement d'être connu et reconnu. L'écriture est soignée, le style très riche. 
Le rythme est soutenu ce qui permet au lecteur de ne pas avoir une seconde de répit et de vouloir toujours en savoir plus. L'auteur a, pour moi, réussi son pari : faire découvrir un pays avec un roman d'aventure de grande qualité, inoubliable et qui donne envie d'en savoir plus sur ce magnifique pays, son histoire, ses traditions, ses croyances. 
Je suis certaine, ami(e)s lecteurs/lectrices que vous aussi, une foi le livre en main, vous vous laisserez entraîner en Birmanie aux côtés d’Éric et, que vous ressortirez de cette lecture sous le charme. 

Une fois de plus, je remercie du fond du cœur Janyce des éditions Mon petit éditeur qui m'a offert une lecture que je ne suis pas prête d'oublier. Un grand merci aussi à l'auteur, Jak Bazino. Si vous aussi vous souhaitez découvrir ce texte (et plein d'autres de grande qualité) je vous invite à découvrir le catalogue des Éditions Mon petit Éditeur

lundi 14 septembre 2015

[Abel, Barbara] Derrière la haine

Derrière la haine
De Barbara Abel



D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain, de l'autre il y a Laetitia et David. Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d'avoir chacun un petit garçon du même âge. Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux. Jusqu'au drame. Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine..

Le roman s'ouvre sur une dispute entre deux femmes, deux voisines dont on comprend rapidement qu'elles étaient proches. L'instant d'après, Barbara Abel nous ramène sept ans en arrière, lorsque les couples de voisin se lient d'amitié. Deux couples, deux enfants nés à quelques mois d'intervalles. Deux amitiés, deux complicités qu'une simple haie sépare.On sent tout de suite le malaise, et celui va crescendo tout au long du roman. On passe de l'amour à la haine, de l'amitié à la suspicion, de la sincérité à la colère et la vengeance... bref, la tension est à son comble et la fin nous arrive comme une délivrance. 

C'est le second ouvrage de l'auteur que je lis, et encore une fois, ce fut intense, passionnant et tout simplement glaçant ! Une belle lecture qui m'a laissé toute crispée à la fin du livre, tant la tension a été à son comble à chaque page. 
Barbara Abel est dingue, elle sait se servir de tous les ingrédients qui font un bon thriller et elle les distille au bon moment : suspens, trahison, amitié, suspicion, vengeance, horreur, haine... tout y est, pour notre plus grand plaisir. 

On s'attache au premier couple et finalement, l'auteur y ajoute une chose, qui fait que tout bascule. On essaye de comprendre, on cherche où elle veut en venir et finalement, quand on pense mettre le doigt sur la solution, patatrac on se fait rouler dans la farine ! 

Barbara Abel écrit exactement ce que j'aime dans une lecture ! Je prends beaucoup de plaisir avec ses ouvrages et je ne souhaite qu'une chose : relire un de ces livres !

dimanche 13 septembre 2015

[Ecrit personnel] Lettre à M. Courage.

À toi, monsieur Courage,

Je n’aurais jamais cru qu’un jour je lirais autant de souffrance, de douleur et d’incompréhension dans un regard. 
C’est assise derrière ma télévision, bien confortablement, que j’ai fait ta connaissance. L’objectif du cameraman s’est fixé sur ton visage et ton regard a transpercé mon âme. 
Ton regard perdu dans cette immensité bleutée, ton visage tendu vers moi, au milieu de centaines d’autres ; tes lèvres gercées par la soif et le sel des embruns ; ta peau brûlée par le soleil si cruel ; ils hantent ma vie pour l’éternité. 

Je ne connais pas ton nom ni ton âge, mais je connais une partie de ton histoire et je suis admirative, car malgré tout ce que tu as traversé et traverses encore, tu gardes espoir et tu aimes la vie. 
J’essaie d’imaginer toute la force et le courage qu’il t’a fallu pour quitter ainsi ton pays, tes racines, tes amis, ta famille et tout ce que tu possèdes. Tu as eu le courage de fuir l’horreur, la violence, l’outrage et la barbarie avec l’espoir d’un lendemain meilleur ; mais la déception était au bout du chemin. Tu ne le sais pas encore, mais tu as quitté l’atrocité pour un autre de ses visages. Tu pensais qu’après ce que tu avais enduré, tu trouverais une main tendue, mais tu te retrouves être l’instrument de la haine, de la peur et de l’incompréhension d’un peuple qui t’utilise, comme d’autres, pour justifier leur propos haineux, leur rejet de l’autre et leur racisme. 

On t’appelle migrant, mais pour moi ton prénom est Courage. Tu es l’homme qui représente tous ceux qui vivent les mêmes heures sombres que toi. 
On me dit naïve, dans mes propos, mes croyances ou mes émotions, mais il n’en est rien. Je connais l’horreur dont tu es victime, car la connerie et la méchanceté humaine, même si elle se cache derrière des centaines de noms, elle est toujours la même. Je suis juste maladroite dans mes propos, mais mon cœur est vierge de toute arrière-pensée. 

Ton existence, et celle des tiens, est liée à la mienne, car ton regard m’a bouleversé, toi qui assis dans un bateau coulant, à bout de force et hébété par la chaleur, la soif, la faim et la peur, a su rester digne devant le comportement insensible de ton pays d’accueil. Tu as bouleversé ma vie… 

Je n’ai pas de pouvoir, pas de milliard de billets en banque, mais je t’offre mes bras, mon cœur, ma voix pour te défendre et porter ton combat. 
Car ton combat, Courage, est celui de l’humanité entière, qui que l’on soit : migrants-courage, salariés, retraités, milliardaires, sans abris, sans papiers, sans travail… 
Ensemble, notre combat fera bouger les choses. C’est notre génération, solidaire, qui construira un monde meilleur. 

C’est avec maladresse, tendresse et sincérité que j’ai décidé de t’écrire ces mots, car mon cœur saigne devant ta douleur et que malgré tout, je garde l’espoir que nous nous lierons tous ensemble contre ceux qui mènent le monde et qui ne sont intéressés que par le pouvoir et l’argent. 

Courage, tu as changé ma vie, m’a donné une conscience et c’est avec cela que je veux me battre à tes côtés.


Texte non libre de droit, protégé par copyright.
Malorie LEDUC - 2015

mardi 8 septembre 2015

[Loubière, Sophie] L'enfant aux cailloux

L'enfant aux cailloux
Sophie Loubière



Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules et qui s'ennuient tellement - surtout le dimanche - qu'elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins. 
Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s'installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas. Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps - triste, maigre, visiblement maltraité. Un enfant qui semble l'appeler à l'aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre... 
Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n'a plus qu'une obsession: aider ce petit garçon qui n'apparaît ni dans le registre de l'école, ni dans le livret de famille des voisins. Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n'existe pas? Et qui est vraiment Elsa Préau? Une dame âgée qui n'a plus toute sa tête? Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils? Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu'elle voit? 


Il va m’être difficile de parler de cette lecture, mais il va bien falloir que je m’y attelle. 
Elsa Préau est une institutrice à la retraite. Après avoir passé une dizaine d’année en maison de retraite, elle est « autorisée » a rentrer chez elle, sous la surveille étroite d’une infirmière, d’un psy et d’un kinésithérapeute. Car il faut l’avouer, Elsa est un peu déjanté ! 
Certes, elle a plutôt bien réussi dans la vie, puisqu’elle a fait le métier dont elle rêvait et qu’en plus elle a prit soin de ses élèves, délaissant parfois le sien. Martin, son fils, a dû très vite se gérer car son père les as abandonné. Martin a bien réussi, puisqu’il est médecin. 
Un jour, Elsa Préau remarque, à la jumelle (car comme beaucoup de petits vieux, Elsa s’occupe et passe le temps en espionnant et furetant autour d’elle), un enfant qui semble maltraiter, vivant en fasse de chez elle. Elle prévient l’assistante sociale, mais personne ne semble la croire et porter intérêt à ses dires sur un enfant, qui semble-t-il, n’existe même pas… 

Ce roman, lorsque j’ai lu la quatrième de couverture, avait tout pour me plaire. Commençant à lire des thrillers et appréciant cela jusqu’à présent, le synopsis de celui-ci me tentait carrément. 
Mais il y a un hic et pas des moindres. Que ce roman est ennuyant ! J’ai passé les trois quart du livre à m’ennuyer ferme et la fin, même si j’avoue que l’histoire prend une tournure plutôt intéressante n’est pas arrivée à relevé le niveau. Je pense que je m’étais tellement ennuyée, à cause des longueurs énormes, que j’étais lassé et plus là ! 

Certes la plume de l’auteur est plutôt sympa, fraîche et fluide. Cependant, la lenteur avec laquelle l’histoire se met en place m’a carrément achevée ! Limite, je voulais abandonner cette lecture et c’est seulement parce qu’il s’agissait d’une lecture commune que je suis aller au bout. 
Pourtant cette histoire avait tout pour en faire un thriller passionnant… malheureusement le filons fut mal exploité. 

J’ai le plaisir, tout de même, d’avoir découvert l’auteur avec Anne Sophie, dont vous pourrez lire l’avis, par ici

jeudi 3 septembre 2015

[Nothomb, Amélie] Le crime du Comte Neville

Le crime du Comte Neville
D'Amélie Nothomb



Cette année, Amélie Nothomb fait sa rentrée avec un conte de fées virant à la tragédie grecque. "Le crime du comte Neville" raconte l'histoire d'une jeune châtelaine mal dans sa peau, qui cherche à se faire assassiner par son père, pour aider ce dernier à réaliser sans dommages la prédiction d'une voyante rencontrée à l'issue d'une fugue qui n'en est pas une. 

Ah Amélie Nothomb ! Ma petite chouchoute ! Celle dont je sais qu'à chaque rentrée littéraire, l’œuvre va me faire passer un moment intense et délectable. 
Je me suis donc, comme toujours, littéralement jetée sur son nouvel ouvrage. 

Dans ce roman-ci, nous faisons la connaissance du Comte Henri Neville et de sa famille : Alexandra sa femme, Sérieuse, Oreste et Electre. Remarquez une fois de plus, l'originalité des prénoms des personnages de notre Amélie ! 
Comme chaque année, une garden-party est organisée dans ce vieux château. Cette future garden-party sera la dernière, puisque malheureusement la famille Neville doit abandonner ce château, faute de moyen.
Sérieuse, une nuit, est récupérée par une voyante alors qu'elle voulait s'isoler seule dans la forêt et y passer la nuit. Henri, allant chercher sa fille chez cette femme, apprends qu'il tuera un de ces invités lors de la garden-party. 
Mais très vite, la jeune Sérieuse, qui a entendu la prédiction de la vieille voyante, demande à son père de la tuer elle, lors de cette fête car depuis ces 12 ans elle ne ressent rien, plus rien et ne veux plus continuer à vivre... Après négociation et supplications, Henri finit par accepter. Mais vous vous en doutez, avec notre sacrée Amélie, les choses ne vont pas se dérouler ainsi ! 

Bon, je vous le dis tout de suite, j'ai adoré ! Même si, comme à chaque fois avec Miss Nothomb, je reproche la minceur de ses livres (j'aime tellement que j'aimerais que ça dure), j'ai encore passé un excellent moment, drôle et noir à souhait. 
Oui, avec ce livre il faut aimer l'humour noir et aimer la loufoquerie ! Mais bon, qui me connait sait que je suis totalement déjantée et que je suis le bon public pour les romans de notre belge adorée.

Non seulement j'ai apprécié le personnage de Sérieuse, dont je me suis mise à la place facilement. Mais j'ai totalement adorée Henri Neville. Si au début du roman il semble être un père peu soucieux de sa progéniture et complètement à côté de la plaque. Mais au fur et à mesure de l'avancer du récit, Henri s'ouvre et s'inquiète. Il se révèle être un homme et un père à l'écouter. Bon ok, il est aussi totalement barré mais, entre nous, qui ne l'ai pas de nos jours ? 

Comme d'habitude, j'ai aimé la plume d'Amélie et son style si personnel, à la limite de la folie parfois. J'ai ris, mais j'ai aussi été émue. N'est-ce pas ça que provoque en vous un chef d’œuvre ?
Et comme toujours aussi, la fin m'a totalement subjugué. Elle est douée notre Amélie Nothomb !

Le petit plus de cette lecture, fut pour moi, de la partager avec ma p'tite soeur Anne Sophie. Lire un livre et pouvoir en papoter en direct et face à face, quel kiffe ! 
J'ai donc aimé cette lecture et je l'ai savourée comme un bon gâteau au chocolat. 

Si vous souhaitez découvrir l'avis d'Anne Sophie, c'est par ici



vendredi 28 août 2015

[Rash, Ron] Une terre d'ombre

Une terre d'ombre
De Ron Rash



Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit: rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.

Ron Rash... Pour ceux qui s'intéresse au "Nature writing" c'est un peu comme une référence, un synonyme. Du coup, comme j'aime la nature et que je m'intéresse à ce genre littéraire, j'ai eu franchement envie de découvrir cet auteur. 

Laurel et son frère aîné Hank vivent dans un vallon aride, que beaucoup dans leur coin considèrent comme maudit. Laurel n'est-elle d'ailleurs une tache de naissance sur son visage ? Hank qui s'est battu lors de la guerre n'y a t-il pas perdu sa main ? Les conditions ne sont-elles difficile ? 
Pourtant, ils sont là tous deux, vivant ou essayant de vivre, travaillant à leur ferme. Même si Laurel est considérée un peu comme une sorcière du fait de cette tache la défigurant, Hank attire plutôt la compassion car il a combattu les Allemands (nous sommes en 1918) et que ces derniers sont plutôt détesté de par le monde ! 
Hank est sur le point de se marié et Laurel rencontre, inopinément dans le vallon, un homme mystérieux, peu prolixe et qui joue de la flûte. Elle en tombe amoureuse et Hank semble plutôt ravi... mais, la vie n'est pas rose et c'est ainsi que l'auteur nous entraîne dans une histoire qui n'a rien d'un conte de fée. 

Que dire véritablement de cette lecture ? Je pense sincèrement que, pour moi, ce n'était pas forcément le bon moment pour découvrir ce roman. J'avais effectivement beaucoup trop de chose en tête et du coup je n'ai pas apprécié, à sa juste valeur ce récit. J'ai un peu vécu cette lecture comme celle d'un classique... même si j'aime les classiques, j'avoue ne pas m'y plonger dans n'importe quelles conditions. 

Si la plume de l'auteur est travaillée et intéressante, j'ai eu un peu de mal avec les longueurs. Même si les descriptions (et croyez-moi habituellement, les descriptions dans un texte, j'adore) sont parfois intéressante notamment sur ce qui est du paysage, du vallon (personne à part entière de l'histoire), j'ai parfois eu du mal... j'avais limite envie de passer certains passages. 

Concernant les personnages, j'ai bien apprécié le personnages de Laurel, qui est torturée, manque de confiance en elle et est une femme forte pourtant. Hank est certes plus bourru, mais non moins humain, avec des sentiments qui parfois lui échappe, lui qui souhaite tant camoufler ce qu'il ressent. 

Pour autant, malgré tous ces points plus ou moins positifs, j'avoue ne pas avoir apprécié cette lecture. Non pas forcément de la faute de l'auteur, mais plutôt d'un mauvais choix de ma part et d'un mauvais timing ! 
J'avoue ne pas avoir réellement compris pourquoi ce roman avait été classé dans Policier chez Points.
J'essayerais sans aucun doute un autre ouvrage de l'auteur mais pas dans l'immédiat. 

J'ai partagé cette lecture avec Anne Sophie, qui si je ne me trompe pas à un avis plutôt similaire au miens (vous en doutiez ?), Je vous invite à lire son avis ici




samedi 22 août 2015

[Redmond Satran, Pamela] Younger

Younger
De Pamela Redmond Satran



Alice, quarante-quatre ans, s'ennuie. Maintenant qu'elle est divorcée et que sa fille a quitté la maison pour faire du volontariat en Afrique, elle rêve de changer de vie. À la veille du Nouvel An, elle part retrouver son amie Maggie à Manhattan. Cette dernière prend les choses en main au cours d'une séance de transformation : coupe de cheveux, maquillage, tenue... Métamorphosée en jeune femme, Alice a du succès et rencontre Josh, un bel étudiant qui pourrait être son fils. Se prenant au jeu, elle décroche un job d'assistante marketing dans la maison d'édition où elle avait commencé à travailler vingt ans plus tôt. Tout le monde lui donne vingt-neuf ans, y compris Josh, de plus en plus amoureux. Mais cette nouvelle vie n'est pas sans risque et tout peut basculer à chaque instant, surtout lorsque la fille d'Alice décide de rentrer soudainement... Younger dresse le portrait drôle et juste d'une femme qui s'autorise enfin à vivre la vie dont elle rêve. Un véritable guide pour toutes celles qui n'ont pas renoncé à un nouveau départ, quel que soit leur âge.

J'avais besoin d'une lecture fraîche, qui ne demande pas forcément à ce que le cerveau soit en mode connecté et surtout une lecture qui me ferait oublier mon quotidien.
Quand ma petite soeur de coeur, Anne Sophie m'a offert Younger afin que l'on puisse faire une lecture commune, j'ai sauté sur l'occasion. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cette lecture fut distrayante et qu'elle a remplie sont contrat. 

Alice est une femme de 44 ans mais qui à la chance de faire plus jeune que son âge. A l'ouverture du roman, elle est à un tournant de sa vie. Trop souvent elle s'est mise de côté pour les autres et, c'est maintenant qu'elle est divorcée et que sa fille a grandit qu'elle décide de prendre soin d'elle et de penser à son bonheur. 
Le soir du nouvel an, Alice et sa meilleure amie, sortent ensemble. Alice, tout juste relookée par sa meilleure amie, semble avoir une petite vingtaine d'année. C'est là, dans ce bar, qu'elle va rencontrer Josh, 25 ans. Et là, sa vie va prendre un autre tour. Elle va se faire embaucher dans son ancienne maison d'édition, incognito et va devoir garder son secret. 

Je suis totalement friande de comédie romantique ! Ok, je l'avoue c'est totalement nunuche, mais les film ou les bouquins de ce genre comblent mon côté fleur bleue et romantique. Imaginez-vous que je suis fan d'Hugh Grant depuis des années et j'ai dû voir tous ces films une bonne centaine de fois ! 
Tout cela pour vous dire que je suis le bon public pour ce genre d'histoire. 
Ce que j'ai énormément apprécié dans cette lecture c'est que le personnage d'Alice a un vécu ; ce n'est pas une midinette tout trois sortie de je ne sais où et qui ne connait rien à la vie. Elle n'est pas idiote, à de la réflexion et c'est une battante ! Je me suis facilement mise dans sa peau et du coup, la lecture fut fluide et ce roman un vrai moment sympathique. 
J'ai également adoré le personne de Josh ! C'est un charmeur, qui ne se doute pas un instant de qui est véritablement Alice. Mais il est tout gentil et sa relation avec Alice est vraiment belle. 

L'histoire a pris une tournure à laquelle je ne m'attendais pas et j'ai vraiment apprécier cela. Pour le coup, je fus surprise et c'est ce qui rajoute un bon point à ce livre. 
Les derniers chapitres m'ont émus et j'en ai aimé d'autant plus le personnage d'Alice. 
La plume de l'auteur est vraiment agréable également. Il y a un bon rythme et c'est donc impossible de s'ennuyer. Arrivée au dernier chapitre, je n'en revenais pas que ce soit déjà la fin... je n'avais pas vu le temps (ni les pages passer). 
J'ai déjà hâte de pouvoir visionner la série, afin de retrouver les personnages. 

Vous l'aurez donc compris, je vous conseille ce roman, bien sympathique qui saura vous faire passer un excellent moment de détente. Je suis ravie de l'avoir découvert. 

J'ai partagé cette lecture avec Anne Sophie. Et je vous invite à lire son avis, ici même


mardi 18 août 2015

[Simons, Paullina] Tatiana, tome 1

Tatiana
De Paullina Simons



En plein siège de Leningrad, la passion bouleversante d'une jeune Russe et d'un officier de l'Armée rouge... né en Amérique. Tatiana et Alexandre se rencontrent pendant l'été 1941, le jour où l'Allemagne de Hitler déclare la guerre à l'Union soviétique de Staline. Ils s'aiment au premier regard, d'un amour absolu, et interdit : lié par un terrible secret, Alexandre est promis à la sueur aînée de Tatiana. Ensemble, Tatiana et Alexandre affronteront tous les dangers de cette guerre qui va bientôt précipiter leur ville dans l'horreur, la famine, la peur, le froid, la mort...

Sans ma chère Anne Sophie, je serais sans doute passée à côté de ce chef d’œuvre littéraire !  Mais heureusement, mzlle passionnée livresque veille et m'a donc fait découvrir le premier tome de cette saga, qui m'a totalement subjugué. 

Paullina Simons nous entraîne en ex-URSS, pendant la seconde guerre mondiale et plus particulièrement à Leningrad. Nous y faisons la connaissance de Tatiana et de sa famille, ainsi que d'Alexandre un officier et de Dimitri un soldat. 
Au jour du début des hostilités en URSS, Tatiana rencontre Alexandre. Ils tombent rapidement amoureux mais il y a un petit problème : Alexandre est en couple avec Dasha, la sœur aînée de Tatiana. Par amour et respect pour sa sœur, Tatia souhaitera dissimuler cet amour passionnel à tous.

Au cours de ce premier opus, nous allons découvrir ce qu'était la seconde guerre mondiale au cœur de l'URSS, au travers de l'histoire de Tatiana et d'Alexandre. Outre la romance entre la belle et espiègle Tatiana et le charmant et protecteur Alexandre, ce roman est un vrai ouvrage historique, nous décrivant les conditions de vie des Russes pendant la seconde guerre mondiale. 
J'ai beaucoup aimé le personnage de Tatiana. Je me suis totalement identifiée à elle et ainsi, tout le long de ce récit, j'étais la belle Tatiana. Comme elle, j'ai totalement craqué pour le personnage d'Alexandre, un homme protecteur, qui a même pris les traits (dans mon imaginaire) de l'homme qui partage ma vie ! Ainsi, donc j'ai vraiment vécu cette histoire comme aucune autre !

J'ai aussi beaucoup apprécier la plume de l'auteur et ce qu'elle apporte au déroulé du récit. L'intensité qu'elle y injecte permet au lecteur de ne pas lâcher, une seconde, le fil de l'histoire et d'ainsi toujours être en alerte. 
Ce récit m'a habité pendant longtemps... et même encore aujourd'hui, plusieurs semaines après la lecture (panne d'internet oblige) je suis encore envahi par Tatiana et Alexandre. 
J'ai vraiment hâte de me plonger dans la suite.

Je remercie ma petite sœur pour cette découverte et je vous invite à découvrir son avis, ici
Je vous conseille cette lecture, si ce n'est déjà fait !





samedi 15 août 2015

[Brocas, Sophie] Le cercle des femmes

Le Cercle des femmes
Sophie Brocas



Lia vient d'avoir vingt ans. À la mort de son arrière-grand-mère, elle se retrouve dans sa maison de famille, dans les Landes, avec sa mère, sa grand-mère et la meilleure amie de la défunte. Durant ces quelques jours de funérailles, de deuil et d'intimité partagée, vient le moment d'échanger ses souvenirs, mais aussi de mettre de l'ordre dans les affaires de l'aïeule. Lia découvre à cette occasion des carnets de notes et des lettres soigneusement consignés dans une boîte à chaussures. À sa grande surprise, ces écrits relatent une version bien différente de la disparition du mari de son arrière-grand-mère que celle racontée depuis toujours dans le cercle familial. Poignantes, ces lettres révèlent surtout un destin brisé par la honte et le chagrin. Lia doit-elle garder pour elle un secret jalousement protégé pendant soixante ans par son arrière-grand-mère ? Ces révélations ne risquent-elles pas de déclencher un cataclysme parmi ces quatre générations de femmes ? Et que faire de l'image si lisse, et en vérité si faussée, qu'elle avait de cette très vieille dame ? Comment lui pardonner son mensonge ? Les conséquences de cette falsification de l'histoire familiale s'éclairent peu à peu dans l'esprit de la jeune fille et bousculent son propre rapport à la famille, aux hommes, à l'amour. Car c'est toute une lignée de femmes qui semble en avoir été victime, en porter les stigmates. Roman initiatique, Le Cercle des femmes démontre qu'un secret de famille marque – radicalement parfois – toute une descendance. Telle cette tribu très attachante qui a laissé peu de place à l'élément masculin dans le huis clos familial, sans jamais en saisir la raison. Lia saura-t-elle transformer ce sentiment de trahison en pardon ? Sa colère en bienveillance ? Saura-t-elle rompre la fatalité du " cercle des femmes " pour s'ouvrir aux hommes et à l'amour ? Servi par une écriture originale, pleine de fraîcheur, Le Cercle des femmes est porté par une petite musique qui nous entraîne d'une page à l'autre dans une galerie de personnages féminins aussi touchants que fantasques.

Voici un premier roman qui est un véritable bijou et qui m'a plus que touchée. 
J'ai toujours aimé les histoires de famille, les sagas familiales et quand en plus c'est très bien écris, je ne peux que succomber. 

Sophie Brocas, de sa plume sensible, douce mais très profonde, nous raconte l'histoire de quatre générations de femmes. A la mort de son arrière-grand-mère, Lia se retrouve dans la maison de la défunte avec sa mère et la mère de celle-ci. Les souvenirs rejaillissent alors et un jour, Lia découvre, sous une armoire, une boite qui contenait un cahier et une lettre. Le secret de famille va être révélé et va bouleverser Lia, mais aussi le destin de toutes les femmes de la famille. 

Avec ce récit poignant, puissant, l'auteur nous embarque avec elle sur les routes de l'Europe, au coeur d'une histoire familiale. Ce secret va bouleversé la vie de Lia et l'amener à réfléchir, se poser des questions et même à changer de vie. Personne réel et intense, Lia m'a tout de suite plu. C'est comme si elle m'avait prise par la main et m'avait emmenée dans les traces de son histoire et de l'histoire des femmes de sa famille. Lia se remet en question et cela ma plu, c'est un personnage si réel et puissant qu'elle ne peut que vous toucher. 

Vous l'aurez donc compris c'est un livre magnifique, une histoire émouvante et une plume tendre, douce mais au pouvoir réel. J'ai vraiment hâte de pouvoir découvrir un autre ouvrage de Sophie Bracas. 

Anne Sophie, avec qui j'ai partagé cette lecture, à un avis similaire au miens et je vous invite à aller lire son avis ici.


samedi 18 juillet 2015

[Romp, Julia] Mon ami Ben

Mon ami Ben
De Julia Romp



Comment communiquer la joie de vivre à son enfant lorsqu'il est atteint d'autisme ? C'est la question à laquelle se heurte, Julia, mère célibataire londonienne en élevant George, son fils de neuf ans, qui montre une grande violence envers les autres en général, et sa mère en particulier. L'arrivée d'un chaton aussi seul et perdu que lui va permettre au petit garçon de s'ouvrir aux autres et rendre à sa mère tout l'amour qu'elle lui a donné. Mais, un jour, cet équilibre retrouvé bascule. Laissé seul durant quelques jours, le chat Ben s'échappe. George se replie alors irrémédiablement sur lui-même tandis que Julia, sa mère, va se livrer à une quête désespérée pour retrouver le seul être capable de donner le sourire à son fils. Six mois passeront sans entamer sa volonté, et elle devra traverser le pays malgré la neige et les centaines de kilomètres, pour pouvoir enfin déposer Ben dans les bras de son fils pour Noël. Un témoignage bouleversant prouvant une nouvelle fois combien l'amitié entre l'homme et l'animal peut faire des miracles.

Je vais avoir bien des difficultés à rédiger cette chronique. Non pas parce que je n'ai pas apprécié cette lecture, mais plutôt parce que mon avis est mitigé et qu'il va m'être compliqué d'expliquer simplement pourquoi...

Ici, dans ce témoignage, nous faisons la connaissance de Julia, mère célibataire de Georges, petit garçon autisme. Elle nous raconte leur vie, à Londres... les difficultés d'élever, seule, un enfant comme Georges, souffrant. 
L'autisme est une maladie encore bien trop méconnue et cet ouvrage à au moins l'avantage de nous en apprendre plus et surtout de nous faire comprendre ce qu'est que de vivre et d'élever un enfant autiste. 
On comprend, à travers ce récit, que les autistes et leur famille sont bien souvent livrés à eux-même, qu'ils ont peu de soutien et très peu de structure, avec le personnel adapté, à leur disposition. 
Georges est souvent violent avec les autres, en particulier avec sa mère, qui malgré les difficultés est là, et l'aime. 

Et puis un jour, Ben, un petit chatons joueur, espiègle, tendre, va venir bouleversé le quotidien de Julia et Georges. Il va permettre au petit garçon de s'ouvrir et d'apprivoiser le monde. Tiens, en écrivant cette phrase, je fais le lien avec le conte de Saint Exupéry : Le petit prince. 
Pourtant, un jour, Ben s'échappe (alors que la famille est partie pour un court voyage). Ben sera-t-il retrouvé ? George va-t-il se renfermer sur lui-même ? 

J'ai apprécié cette lecture pour ce qu'elle m'a appris de l'autisme et des souffrances que provoque cette maladie sur l'enfant, mais aussi l'entourage. 
Pourtant, je suis restée extérieure à l'histoire de Julia et Georges... je me sentais comme intruse. Comme si je violais leur intimité et du coup, la lecture en a été un peu difficile pour ce côté. 
Du coup, je me pose la question de savoir si la lecture de témoignage est faite pour moi ! 
Le combat des enfants autistes et de leurs familles m'a touché, mais je suis resté trop loin car je me sentais non légitime face à ce récit... je ne sais pas si je suis bien compréhensible là !!! 

En conclusion, si vous aimez les témoignages, je pense qu'il vous plaira et le sujet est très intéressant. 

J'ai lu ce livre en compagnie d'Anne Sophie, dans le cadre de notre rendez-vous Book Time. Pour lire sa chronique, c'est par


jeudi 16 juillet 2015

[Stockett, Kathryn] La couleur des sentiments

La couleur des sentiments
De Kathryn Stockett



Jackson, Mississippi, 1962. 
Lorsqu’elle rentre chez elle, Aibileen, seule dans sa bicoque du quartier noir de Jackson, dîne modestement, écrit ses prières dans un carnet, pense à son fils disparu et écoute du gospel, du blues ou le sermon du Pasteur à la radio. Nurse et bonne au service de familles blanches depuis quarante ans, Aibileen n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Elle vit pour “ses enfants” – les petits Blancs dont elle s’occupe jusqu’à l’âge où ils changent –, les aime tendrement et met un point d’honneur à leur transmettre l’estime de soi, luttant comme elle le peut contre les idées racistes que leurs parents leur enfonceront bientôt dans le crâne. Aibileen est une âme généreuse, dotée d’une grande sagesse et d’une bonhomie attendrissante. Elle a la vitalité, la douceur et la rondeur d’Ella Fitzgerald. 
Dans les pires moments, elle peut compter sur sa meilleure amie, Minny, bonne et cuisinière chez les Blancs depuis son plus jeune âge elle aussi, une forte tête qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Entre un mari alcoolique à la main lourde et cinq enfants à éduquer, son quotidien s’apparente à une lutte de survie. Ainsi dissimule-t-elle sa sensibilité sous les traits d’une maîtresse-femme à la langue bien pendue, ce qui lui a valu d’être maintes fois renvoyée. D’ailleurs, sa nouvelle patronne, pin-up désœuvrée au comportement étrange, lui donne déjà du fil à retordre. 
C’est alors qu’arrive Skeeter Phelan. Vingt-deux ans et fraîchement diplômée, elle est de retour à Jackson où elle retrouve ses anciennes amies. Contrairement à elles, Skeeter n’a pas encore la bague au doigt, attache peu d’importance à ses tenues et sa coiffure, possède un esprit plus ouvert que la moyenne et souhaite plus que tout devenir écrivain. Lorsqu’on lui confie la rubrique ménagère du journal local, elle demande à Aibileen de lui donner des tuyaux. Elle apprend à la connaître et comprend bientôt qu’elle tient son sujet : il y a peu, une certaine Rosa Parks a refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus ; un certain Martin Luther King se rend de ville en ville pour défendre la cause des droits civiques ; elle, Skeeter Phelan, va donner la parole aux bonnes de Jackson, leur demander de raconter ce que c’est qu’être une bonne noire au service d’une famille blanche du Mississippi, recueillir leurs témoignages et en faire un livre. Elle y tient d’autant plus que Constantine, la bonne qui l’a élevée et qu’elle aime profondément, a été congédiée par ses parents pour des raisons obscures. 
Ce projet fou auquel se rallient Aibileen et Minny va les mettre en danger et changer à jamais le cours de leur vie.

Pourquoi ? Mais pourquoi ? 
Pourquoi me suis-je entêtée et qu'il a fallu que ma super amie Anne Sophie choisisse ce roman pour notre rendez-vous littéraire pour que je me décide enfin à lire ce roman... cette merveille. 
C'est toujours pareil avec moi, quand un ouvrage fait l'unanimité, j'hésite toujours à le lire par peur de la déception ! Et finalement, quand je succombe enfin, c'est toujours un instant inoubliable ! 

Ce roman à trois voix nous conte l'histoire de deux bonnes noires américaine, dans les années soixante. Mais c'est au final l'histoire de toutes les bonnes noires qui nous est ici présentée !
Les heures sombres de la ségrégation... je n'avais que brièvement survolé ce pan tragique de l'histoire américaine, et finalement, après avoir refermé La couleur des sentiments, je constate que cette ségrégation, ce racisme est toujours présent aujourd'hui et pas seulement aux Etats-Unis.
Ce livre est un cri émouvant et déchirant ! J'ai été révolté par la manière dont les "blancs" traitaient finalement les "noirs". Et que même si certains, semblaient plus doux, plus conciliants, plus humains, ils étaient quand même bien raciste et ne préféraient continuer à exister parmi leur groupe d'amis (ou plutôt pseudo amis - communauté blanche) que de prendre la défense de la communauté noire ou de la soutenir ! 
Mais j'ai aussi ris grâce à Minny, Aibileen et Skeeter, elles m'ont aussi profondément émue, touchée... J'ai admiré leur courage, leur force et leur humanité. Car malgré tout ce qu'elles subissent, elles restent humaines et profondément gentilles. 
Leurs destins m'a bouleversé. Ce livre est une perle ! Sans tomber dans le sentimentalisme ou au contraire dans la révolte pure et dure, ce livre est un hymne à la tolérance, à la foi en l'autre et en l'humanité... ce roman est un livre qui même s'il parle des années soixante reste malheureusement contemporain et ancré dans l'actualité d'aujourd'hui (il n'y a qu'à regarder les informations de ces derniers mois, pour s'en rendre compte). 

Il est donc important, pour moi, de conseiller cet ouvrage à tous, que vous aimiez lire ou non (et il y a même le film, maintenant), afin que chacun est une prise de conscience et que les choses changent ! Que nous prenions tous enfin conscience que nous sommes tous unique mais que c'est ensemble que nous serons fort et que nous existons vraiment. 
Ce roman fut un vrai coup de coeur, alors plus aucune excuse, si vous ne l'avez pas encore lu, c'est maintenant qu'il faut s'y mettre ! 

J'ai eu la chance de découvrir ce roman, grâce à Anne Sophie et notre rendez-vous littéraire Am Stram Gram PAL ! Pour découvrir le roman que je lui ai proposé de lire et avoir son avis, rendez-vous sur la page de notre partenariat ici !